La base

"le jeudi 19 mai (un jour avant l'anniversaire de tyber le chat), il est 16h30 et le mercure indique -18.3°C, je rentre du boulot en pull, la veste sous le bras mais tout de même les mains dans les poches. derrière le glacier qui nous enclave la lune se lève, il fait déjà nuit. La journée a été tranquille, comme je les aime: ensoleillée et sans vent qui vous gèle le visage. après un passage au "siporex", l'atelier où je travaille, je charge l'un des engins à chenilles pour descendre sur la banquise accompagné de Camille (la "pêcheuse") et Arnaud (le chef météo) afin d'essayer la terrière (la perceuse pour la glace). Plusieurs essais, plusieurs allés-retours sur la base avec toujours les mêmes consignes, on prévient la radio où l'on se rend, comment et avec qui. Le temps passe vite lorsque l'on a que quelques heures d'ensoleillement, alors la journée se termine rapidement et en rentrant sur les passerelles on se dit en regardant les bergs que déjà 5 mois se sont écoulés. 5 mois que l'on est coincé sur ce petit bout de cailloux de l'autre côté du globe. 5 mois... plutôt un claquement de doigts! Un claquement de doigt qui me parait une vie entière lorsque je jette un oeil en arrière, tellement de choses sont arrivées. Insignifiantes pour le reste du monde (sauf bien sur la communauté scientifique) mais chères aux yeux de la petite société que nous sommes. Et en m'apercevant que je suis maintenant à la moitié de mon hivernage sur cette passerelle par -18.3° avec la lune qui m'éclaire, ben je me dis qu'il serait plus que temps de me mettre un bon coup de pied aux fesses pour vous montrer un peu ce qui se passe entre deux bergs, dans le nid d'un pétrel, ou encore quand on grimpe à califourchon sur un phoque de wedell. Voici donc, pour vous chers lecteurs d'articles ponctuels le premier petit billet que je vous envoie d'antarctique. Les autres suivront vite, je le promet. Admirez donc, en attendant, cette photo superbe de notre lieu de vie: La base Dumont d'Urville en Terre Adélie sur l'Ile des pétrels."

Le Styx a la particularite d'etre naturelement teint par le tannin contenu massivement dans l'ecorce des arbres qui le bordent. Cela lui donne une couleur brune sans lui enlever sa clarte.

La tasmanie compte un tres grand nombre de varietes d'eucalyptus, les plus grands arbres a fleurs du monde. Nous nous rendons donc a la reserve pour les voir d'un peu plus pres. L'espece que vous voyez sur les photos est appellee "Swamp gum" ou "Eucalyptus regnans". Ces arbres ont la particularite de d'abords pousser tout en hauteur pour aller chercher le plus de lumiere possible. Ensuite seulement, ils commencent a s'etoffer. Les plus vieux peuvent vivre environ 400 ans et atteindre des hauteur allant jusqu'a une centaine de metres. Beaucoups de conditions sont necessaires pour arriver a de tels resultats: -une capacite a ammener l'eau du sol jusqu'au sommet de l'arbre -un sol excessivement genereux en nutriments -des feux reguliers qui declanchent un lacher massif de graines de la part des eucalyptus. Les cendres une fois refroidies et humides constituent un environnement parfais pour la germination. Lorsque l'arbre se fait vieux, il n'arrive plus a tirer l'eau et les nutriments jusqu'a son sommet. Celui-ci deperit alors lentement et finit par se briser, souvent sous l'effet du vent mais aussi des insects ou de la maladie qui l'envahie. C'est pour cette raison que sur la fin de leur vie, les eucalyptus diminuent petit a petit et finissent par mourir.

le bonheur des naturalistes

Nous sommes donc au coeur du parc naturel. C'est une foret primaire (et donc jamais touchee par l'homme) qui nous accueille. Il fait chaud et tres humide, on comprend facilement pourquoi la foret est aussi belle, dense et gigantesque.

Une espece tres commune par ici et tres appreciee des wombats (petits rongeur de la famille des marsupiaux), la fougere arborescente ou "dicksonia antarctica" possede un tronc qui peut grandir de plusieurs metres. Jolie et impressionnante!